La Stratégie de Nicolas Sarkozy

Tout le monde l’a compris je pense, le discours du 14 février au Conseil National (lien vers la vidéo ici) ne laisse aucun doute: La stratégie de NS et de l’équipe dirigeante des Républicains consiste a faire adopter un texte commun en 14 points qui sera voté par la adhérents dans leur ensemble. Ce texte d’orientation « engagera le parti et chacun de ses membres » (33:05 de la vidéo).

Avec ce texte qui constitue le cadre d’une ligne politique notre Président, et sa Direction, souhaitent lier tous les candidats LR à la primaire dans un engagement commun sur cette ligne. En clair chaque candidat pourra bâtir son programme mais dans le respect de ces 14 points qui en constitueront le socle…

Je n’ai pas d’objection de principe sur cette manière de faire, par contre le contexte spécifique de l’élection présidentielle sous la Veme République (« la rencontre entre un homme et un peuple » ) commande que ce texte ne contienne que des propositions conformes à la diversité des opinions à l’intérieur de notre parti (pitié qu’on arrête avec cette « famille »). Si ce n’était pas le cas, un texte clivant pourrait nous conduire à notre perte, c’est en tout cas ma conviction. 

Si j’en crois Frédéric Lefebvre, député LR de la 1ere circo des Français de l’Etranger, les formulaires de parrainage pour la primaire ne seront pas délivrés avant le 22 avril (ici). Si FL « ne sait pas pourquoi et ne veut pas croire à une date aussi éloignée » il me semble pourtant que c’est évident : A cette date le texte d’orientation aura été adopté et la Direction pourra formellement demander à nos parlementaires (20 exigés) et à nos élus locaux (250 exigés) et aussi à nous les adhérents (2 500 exigés) de tenir compte de ce texte pour accorder un parrainage. Pour les adhérents l’impact ne sera pas nécessairement grand, pour les élus et surtout les députés par contre la pression risque d’être plus importante… Les Legislatives auront lieu après la présidentielle et une pression sur les investitures reste possible, surtout si, comme le souhaite la Direction celles-ci sont accordées avant la fin juin 2015.

Je vous laisse y réfléchir…

Note sur la procédure de formalisation et de vote du texte (38:25 de la vidéo) :

Le 15/02 envoi du texte aux Fédérations,

Avant le 15 mars discussion, amendements, corrections proposés par le Comité Départemental de chaque Fédération, après « un débat approfondi au plus proche de nos territoires »… (4 semaines cela me semble être un peu « court » pour conduire une véritable réflexion).  

Entre le 15 et le 31 mars réunion du Bureau Politique. NS présentera sa version qui intégrera certains des amendements qui seront remontés. Le BP pourra « adopter ce texte tel qu’il est, l’amender à son tour, proposer des amendements au vote des militants, voire proposer d’autres textes ».  

En avril vote (electronique) du texte par tous les adhérents.

Le Président du CN #LesRepublicains

Luc Chatel a été élu Président du Conseil National (communiqé LR ici) en battant Michele Alliot-Marie par 532 voix contre 430 (980 votants). Il a promis de créer un Bureau du Conseil National d’environ 30 ou 40 personnes. En soi c’est plutôt une bonne chose, il y a juste un petit hic… Si le Conseil National est bien défini dans les Statuts (Art. 23) je ne vois nulle part mention d’un Président du CN. Aucune mention non plus dans le Règlement Intérieur, et donc rien sur son élection non plus. Ceci dit une élection par l’ensemble des CN est assez logique et incontestablement démocratique. 

Les Statuts ont été réécrits juste avant le Congrès Fondateur du 30 mai 2015, peut-être faudrait-il penser à les amender en conséquence si on veut que ce Président ait une existence réelle. Il ne s’agit pas pour moi d’une obsession pour les textes, mais je me demande quelle est le pouvoir réel d’une fonction qui n’est pas définie dans les Statuts… Si vous avez une réponse j’aimerais l’entendre.  

A suivre donc..

mam-lc

 

#LesRepublicains en route pour la Présidentielle

Pour la première fois depuis que NS est devenu président de l’UMP (nov. 2014) je vois apparaître une structure du parti qui fait sens et beaucoup plus conforme à ce que prévoient les Statuts que tout ce qu’on a vu jusqu’à aujourd’hui.

La structure actuelle (non achevée puisque le dernier communiqué officiel mentionne -fort logiquement- des nominations à venir prochainement) a son origine au départ de NKM puisqu’il fallait bien remplacer la VPD.

Le 15/12 le « haut » de l’organigramme est connu (Psdt, VPF, SG, ainsi qu’un VP non prévu dans les statuts) org1

Le 18/12 confirmation du Trésorier (et Psdt de la CNI) org2

Le 06/01/2016 nomination de 4 Porte-Paroles (postes non statutaires) org3

Le 08/01 nomination de 5 SG adjoints, 6 Conseillers Politiques (non statutaires) ainsi que du 1er VP de la CNI et de la Présidente de le Commission des Recours. org4

Le 18/01/2016 nomination de 8 Délégués généraux (poste non statutaire mais on verra bientôt le sens de ces nominations) et un CP supplémentaire ce qui porte leur total à 7. org5

Le 12/02/2016 voit la nomination de 2 Délégués généraux supplémentaires et 86 Secrétaires Nationaux. Il y a certainement plethore de cadres mais la nomination de tous ces SN est somme toute assez logique puisque les titres divers et variés utilisés jusqu’alors ont (presque) tous disparu. Je rappelle qu’au fil des mois nous avons eu des SN, SN Fonctionnels, SN Thématiques, des Délégués, Délégués généraux, nationaux, nationaux fonctionnels, et que globalement le nombre de cadres est toujours aux alentours de 130.

Au delà du nombre on voit aujourd’hui se dégager une logique claire qui correspond bien aux déclarations de Nicolas Sarkozy lors du Conseil National de ce weekend : La mise en place d’un programme, un ensemble de thèmes (rattachés chacun à un délégué général) déclinés en sujets chacun attribués à un SN conformément à ce que prévoient les statuts (voir mon billet sur la COMEX ici). Ces thèmes sont explicités dans le communiqué de nomination des DG/SN…  Affaires Etrangères / Territoire et logement / Affaires sociales / Education / Défense / Famille & Société / Economie / Environnement / Culture / Numérique. On voit aussi un thème Vie du Mouvement qui a pour but de dynamiser le parti et le mettre en ordre de marche en vue des Primaires et de la Présidentielle qui suivra. 

Je reviendrai dans d’autres billets pour une analyse plus fine de ces nominations, et des thèmes de réflexion. Il faudra attendre la fin des nominations (dans les jours qui viennent j’en suis certain) et la diffusion du texte que Nicolas Sarkozy a dit qu’il allait envoyer aux fédérations pour discussion…. 

Something’s gotta give!

Familière aux anglophones cette expression signifie que quelque chose va craquer, céder sous la pression… C’est celle qui m’est venu immédiatement à l’esprit à l’issue de ce Conseil National Les Républicains. Pour ceux qui étaient encore sceptiques le doute n’est plus permis. Nicolas Sarkozy va utiliser le parti pour pousser ses adversaires hors du cadre Les Républicains et rester seul au centre de l’image. Y arrivera t’il ? Je ne le pense pas mais la méthode va certainement produire quelques résultats et laisser des traces…

Au pas de charge il va faire adopter par le parti une plateforme de propositions qui sera directement inspirée par lui et essayer de contraindre les candidats à adopter cette plateforme s’ils désirent aller à la Primaire avec le « label » LR (et comment y aller sans puisque justement la primaire n’est ouverte qu’au membres du parti). Si cette plateforme était refusée par certains candidats NS aurait alors tous les arguments pour tenter de bloquer leur parrainage par des élus (250 dont 20 parlementaires) requis pour participer. voire même celui des 2 500 adhérents (1% du parti). Les élus se retrouvant dans une situation un peu compliquée avec le risque potentiel de perdre leurs investitures à venir…

Ce scénario aboutirait probablement à un éclatement du parti mais en l’état actuel je ne sais pas qui y aurait le moins à perdre… LR est un parti puissant avec une base militante bien rodée au combat électoral le réduire en cendres n’est pas si facile et serait une perte pour la Droite Républicaine, en créer un autre prendra du temps et risquerait de créer une brèche dans laquelle le FN s’engouffrerait avec délectation.

Pour ceux qui doutent de ce que je viens de décrire, les déclarations des Porte-Paroles me semblent sans équivoque. Un seul exemple (ici à 02’56 ») Valérie Debord sur BFM hier (samedi) soir : « Je fais le pari que tout candidat à la Primaire ne pourra pas refuser un texte sur lequel se seront majoritairement prononcés la majorité (sic) des adhérents de notre mouvement »

vd20160213 

Je postule au Conseil National #LesRepublicains33

Voilà maintenant dix huit mois que j’ai ouvert ce blog qui s’intéresse de près au fonctionnement de l’UMP, puis des Républicains mais j’ai toujours préféré l’action à la discussion… Les élections internes qui s’annoncent sont l’occasion de passer de l’autre côté et d’agir pour faire entendre la voix des adhérents, pas la mienne. En démocratie les délégués représentent ceux qui les ont élu. Je m’y attacherai si je suis élu. La Fédération de la Gironde c’est environ 5.200 adhérents et 14 délégués élus sur environ 2.000 membres du Conseil National… Je ne suis pas connu et mon blog peut passer comme critique, ce qu’il est, alors mes chances sont faibles mais qui ne tente rien n’a rien. Peut-être certains de ceux qui me lisent m’aideront, me feront confiance ils savent que je les décevrai pas.

Dans les jours qui viennent vous pouvez me poser des questions ici, ou demander à me rencontrer je ferai tout mon possible pour répondre à vos attentes.

Ma profession de foi :

profdefoi 

 

Le Président de l’Union (réflexions)


Article publié le 20 juin 2014 modifié le 27 août 2014


Je me suis intéressé au Président de l’Union (PU) puisqu’on va en élire un dans quelques mois (en Novembre 2014) c’est un sujet qui est d’actualité il me semble.
Le PU est le « patron » de l’UMP il « représente l’Union dans tous les actes de la vie civile » (art. 24.2). L’article 24 des statuts prévoit que « Le Président de l’Union est élu pour cinq ans, au suffrage universel direct, par l’ensemble des adhérents de l’Union constitué en Congrès, hors le cas où le président de la République est issu de l’Union« . 


1. Le PR en fonction n’est pas un membre de l’UMP 
C’est donc le Congrès (une assemblée générale au sens des associations de 1901) qui entre autres choses élit le PU. Il se réunit statutairement dans les conditions suivantes: «  Le Congrès se réunit dans les quatre mois suivant l’entrée en fonction du président de la République et à mi-mandat. » (Statuts art. 21.6)
On voit bien que la vie du parti est rythmée par l’élection présidentielle (ce qui n’est pas surprenant en soi !) avec un congrès qui suit l’élection du PR, ce congrès élit un PU pour une durée équivalente à celle du PR (5 ans).  A mi-mandat (30 mois) un congrès intermédiaire se tient qui n’a pas comme objet d’élire un nouveau PU.


Résumé: Dans les semaines suivant l’élection présidentielle le Congrès élit un Président pour une durée équivalente à celle du PR.


La conséquence évidente c’est que tout « accident » dans le quinquennat du PR se répercute sur le parti puisque la « clé » de réunion du congrès est l’élection du PR et l’élection du PU qui en résulte, et le congrès intermédiaire n’en est que la conséquence deux ans et demi plus tard. Je vois là un petit conflit entre l’article 21.6 et 24.2.


2. Le PR en fonction est un membre de l’UMP

Voyons maintenant le cas ou le PR est issu de l’Union: si le PR est issu de l’UMP alors l’UMP ne sera pas dirigée par un PU mais conformément aux Statuts (Art. 25.4) par un collège de dirigeants.


« Lorsque  le président de la République est issu de l’Union, la direction de l’Union est assurée par
un Secrétariat général composé d’un Secrétaire Général et de deux Secrétaires Généraux adjoints élus par le Bureau Politique sur un même bulletin de vote et révocables par lui ;
un Bureau du Conseil National composé d’un premier vice-président et de deux vice-présidents élus par le Conseil national sur un même bulletin de vote et révocables par lui le premier Vice-président préside le Conseil National. Ces deux instances réunies forment la direction de l’Union. »


Quel est le sens de cette mesure ? Pourquoi l’Union doit-elle ajuster sa gouvernance à l’existence -ou pas- d’un PR issu de ses rangs ? Notez par la même occasion que le texte ne précise pas qu »il s’applique spécifiquement si le c’est PU qui devient PR, non cela peut être n’importe qui d’autre. On pourrait très bien avoir un PR issu d’une primaire et qui ne serait pas le PU… et l’UMP perdrait son PU élu juste parce qu’un autre homme, lui aussi membre de l’UMP deviendrait PR…. Ce qui pourrait très bien arriver dans le cas d’une primaire ouverte ou les électeurs non-UMP viendraient « interférer ».


Cet article des statuts (25.4) vient « geler » le parti pendant le quinquennat d’un PR UMP, je ne pense pas que ce soit un bon choix.

3. Ce qui va se passer en Novembre.

Le président de l’Union sera élu pour 2 ans et demi (au mieux !) puisque nous serons quasiment exactement à mi-mandat (mai 2012->novembre 2014) et que donc l’élection présidentielle à venir provoquera un Congrès avec désignation d’une nouvelle équipe dirigeante.

Vos commentaires, et rectifications éventuelles, sont les bienvenus !

Bonne journée à tous. L'UMP AU BORD DE L'EXPLOSION, AMBIANCE ET ILLUSTRATIONS